Entretien exclusif avec Michel Drucker

Dans un entretien, l’animateur Michel Drucker revient sur son annonce de mettre un terme à sa carrière après les Jeux Olympiques de 2024.

Drucker
Lors des JO 2024 à Paris, Michel Drucker participera certainement à une émission régulière, en direct chaque soir aux côtés de Léa Salamé. (Archives) ©Isabelle INNOCENTI
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Samedi 18 novembre 2023, Michel Drucker revient dans son pays natal à Vire Normandie (Calvados). L’occasion d’un entretien exclusif pour La Voix Le Bocage, son journal d’enfance.

Comme annoncé dans la presse, envisagez-vous de prendre votre retraite définitive en été 2025 ?

Non, cette hypothèse avait été évoquée lorsque j’étais au plus mal, que je n’étais pas en forme et que je n’avais plus le moral. Maintenant que j’ai repris le rythme, j’ai retrouvé l’envie de continuer.

Tant que j’aurai le feu sacré, la santé pour le faire, que ma direction me fera confiance, que le public sera fidèle et au rendez-vous, je continuerai, car je ne sais rien faire d’autre, que mon métier est une passion et que j’appréhende le mot « retraite ».

Michel Drucker

Je suis en train d’établir un nouveau record de longévité, car je suis le seul animateur de télévision au monde de plus de 80 ans, et totalisant 60 années d’antenne, encore en activité. La chanson de Dalida, « Moi je veux mourir sur scène » me convient très bien (rires).

Quelle est votre actualité ?

J’ai entamé la vingt-cinquième saison de « Vivement dimanche » et repris le cours de mes émissions dominicales début septembre. Il m’a fallu deux bons mois pour me roder et retrouver ma vitesse de croisière initiale. Mais maintenant c’est reparti comme avant, avec un rythme de travail un peu moins soutenu, moins éprouvant. Je suis à la lettre les prescriptions de mon cardiologue et de mon chirurgien qui m’ont conseillé de mettre de côté mon spectacle seul en scène pour le moment. Et puis j’ai la chance de travailler bien installé dans un canapé (rires).

À la demande de la direction de France Télévisions, à l’occasion des prochains Jeux Olympiques qui auront lieu à Paris en 2024, je participerai certainement à une émission régulière, en direct chaque soir aux côtés de Léa Salamé. Il faut savoir que je suis le seul journaliste rescapé des JO de Tokyo de 1964.

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On se souvient de cette phrase célèbre prononcée par votre père, le titre de l’un de vos livres, « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? ». Si vous aviez vos parents, votre frère Jean, devant vous aujourd’hui, qu’aimeriez-vous qu’ils vous disent ?

J’aimerais qu’ils me disent qu’ils sont fiers de moi, qu’ils voient ce que je suis devenu de là où ils sont. Les murs de mon bureau sont recouverts de photos de mes parents, de mes frères, de ma famille, et il n’y a pas une seule fois où je descends sur mon plateau sans penser à eux. C’est vrai que lorsque j’étais au plus mal sur le plan cardiologique, seul dans ma chambre à l’hôpital Georges Pompidou, j’ai beaucoup pensé à eux et ils me manquent énormément. La disparition de mon frère Jean a été un drame épouvantable parce que je l’admirais et que nous devions travailler ensemble.

Le jour où cette retraite appréhendée arrivera, qu’est-ce que vous aimeriez avoir laissé comme trace ?

J’aimerais laisser le souvenir de quelqu’un qui a aimé les gens, et ils me l’ont bien rendu. Je me dis qu’après tout il y a peut-être une vie après la vie. Lorsque je rejoindrai « le paradis des invisibles », je retrouverai les miens, mais aussi mes copains, ceux que j’ai bien connus, Coluche, Le Luron, Bedos, Cloclo, Gainsbourg, Ferrat, Johnny et tous les autres sans exception.

Quels sont vos projets ?

Fin 2024, après les JO, je vais sortir un nouveau livre qui est en cours d’écriture, sur la durée justement. Son titre provisoire est Donner du temps au temps. J’ai également en tête un autre projet qui m’a été soufflé par l’une de mes collaboratrices, Florence Faissat. J’aimerais faire une émission qui réunirait sur mon plateau les stars avec leur famille. Je suis certainement le seul à connaître personnellement les parents, les grands-parents de ces personnalités et j’aimerais les mettre dans la lumière.

Quels sont les secrets de cette longévité ?

Je m’interroge moi-même et je cherche une explication sur la longévité de ma carrière, une question qui m’est régulièrement posée. Mon hygiène de vie (ni tabac, ni alcool et beaucoup de sport), ma famille soudée et l’ensemble d’une équipe de travail formidable y sont aussi pour beaucoup. Sans eux, je ne serais certainement plus là.

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